14 novembre – 18 novembre
La Maison poème soutient le projet de résidence d’écriture Enfants Admis initiée par la Compagnie MAPS, en accueillant dans ses murs les autrices Chloé Perarnau et Mathilde Alet.
Partant du constat qu’il n’est pas simple de garder confiance en soi et de retrouver une place dans le secteur professionnel lorsqu’on a interrompu son processus créatif pendant quelques mois/années, la compagnie MAPS a lancé en 2021 une première résidence pensée pour les parents artistes.
Plus d’infos sur la résidence : www.compagniemaps.be
PRÉSENTATION DU PROJET
L’ouvrage étant en cours d’écriture, certains éléments du synopsis sont susceptibles d’évoluer. L’imprudente (titre provisoire) comporte trois parties qui abordent trois moments de la maternité, thème principal du livre : Ou plonger, Quatre par seconde et Postpartum forever.
La première partie, Ou plonger, traite de la question du choix. La narratrice tombe enceinte accidentellement à quelques mois de ses quarante ans, alors qu’elle n’avait pas de projet d’enfant. Dans un premier temps, elle n’envisage pas de le garder. Mais peu à peu elle se prête à l’exercice des listes et des projections : que perdrait-elle à poursuivre sa grossesse ? Et à l’interrompre ? Elle observe les femmes autour d’elle et joue à deviner qui est mère. Elle cherche les mal fagotées, les crevées, les pas coiffées. Pour elle, être mère c’est passer après. Elle essaye d’inventer son enfant et de s’inventer mère, mais l’image se dérobe. Son cerveau n’est pas nervé des canaux de la maternité. Finalement, elle a eu beau peser le pour et le contre, s’appliquer dans ses réflexions, son choix n’aura rien de rationnel. Elle choisit l’imprudence car elle sait la peur plus grande de retourner d’où elle vient et de trouver la route trop droite, les jours semblables, les rêves affadis.
La deuxième partie, Quatre par seconde, fait le récit minutieux, précis, de l’accouchement de la narratrice. Elle écarte les scènes de film qui réduisent les accouchements à quelques minutes de poussée sauvage sous les cris des femmes et les évanouissements des maris. Elle veut dérouler le temps nécessaire à dire son accouchement, sans économie. De la nuit à se demander de quoi est fait le liquide qui lui coule entre les cuisses en quantité si minime, à son arrivée à l’hôpital, des tentatives de déclenchement ratées au déchaînement des vraies contractions, de la poussée enfin à la naissance, chaque étape est revécue dans un présent rendu possible par le récit. Pour restituer l’accouchement, elle cherche les sensations, l’abandon, la poésie parfois. À être toujours au plus près du moment vécu, perdu.
La troisième et dernière partie, Postpartum forever, aborde les premiers mois qui suivent la naissance. Elle rassemble des textes qui sont des instantanés de vie de la nouvelle mère avec l’enfant. La narratrice raconte les premières heures à l’hôpital et les semaines de confinement pendant la crise sanitaire. Elle rêve d’une journée « normale » où son quotidien sur des rails lui permettrait de souffler, rêver. Elle se demande comment continuer à écrire, maintenant que l’enfant est là. Comment ne pas dissocier les parts d’elle-même alors qu’est attendu d’elle au travail la productivité d’une femme sans charge familiale, à la crèche la ponctualité d’une mère qui ne travaille pas… Peut-on cesser d’être ces femmes sciées qui s’épuisent à tenir debout ? Le texte n’apporte pas de réponse mais il interpelle.
Le projet a obtenu une « bourse d’appoint » dans le cadre des aides aux auteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

MATHILDE ALET: PUBLICATIONS
Romans
Sexy Summer, Éd. Flammarion, août 2020
Sélection Prix Filigranes 2020, Finaliste du Prix RTBF Les Grenades 2020
Petite fantôme, Éd. Luce Wilquin, octobre 2016
Mon lapin, Éd. Luce Wilquin, août 2014
Nouvelles
Je n’aime plus que mes nuits, Focus Vif, mars 2021
Scénario
Traunstein, court métrage de Julie Gasemi et Nicolas Dufranne, 2020 Co-scénariste