Cette semaine à la Maison, nous accueillons Saaber Bachir, Gaël Santisteva et Antoine Leroy pour une résidence.
Saaber Bachir est artiste poète, acteur, danseur, chanteur, Gaël Santisteva metteur en scène, acteur, danseur, chanteur et Antoine Leroy musicien et artiste pluridisciplinaire. Leur résidence de création s’articule autour d’un projet intitulé Voie, Voix, Vois, une pièce courte (30 min) spécialement pensée pour la Garden Party du Théâtre des Doms, et qui sera présentée du 6 au 27 juillet 2023 à Avignon.
♡ Leur dernier coup de cœur culturel? Les soirées organisées par Fatsabbats.
FATSABBATS est une plateforme culturelle et solidaire Safer PAR et POUR les communautés LGBTQIA+ POC. Dernièrement, des soirées ont été organisées au Kaai Theater et prochainement aux Halles de Schaerbeek.
“La Maison poème représente pour nous un lieu accueillant dans lequel les mots, leurs sonorités et leur portée sont mis en avant. L’axe expérimental du lieu est invitant et nous fait nous sentir libres d’explorer de nouvelles pistes performatives”, explique Gaël.
En résidence à la Pharmacie de mots et de sons du 16 au 20 janvier 2023.
⦿ Léonard est français, vit à Bruxelles et est comédien. Sa résidence à la Maison est un moment où il peut prendre le temps d’écrire: ce qui ne correspond pas toujours à de l’écriture pure. Il s’agit aussi de faire le tri, de plonger dans sa propre banque d’idées, d’organiser et de choisir. “L’espace de la résidence à la Maison poème est le lieu précieux pour réaliser ce travail, en dehors de tout autre travail. C’est un espace protégé du tumulte dont le centre est fait de mots. Un espace d’accueil dans tous les sens du terme.”
♡ Son dernier coup de cœur culturel?
“Le dernier dernier, c’est sûrement Racine carrée du verbe être, texte et mise en scène Wajdi Mouawad que j’ai vu au théâtre de la Colline le mois dernier. 6 heures d’haletant plaisir de théâtre. Ah non attends, non! C’est plutôt Vijand van het volk (Un ennemi du peuple) par Olympique Dramatique que j’ai vu au KVS juste avant, je les adore, qu’est-ce qu’ils sont forts à révéler le sens. Ou attends, attends, peut-être que c’est La vie est une fête par les Chiens de Navarre vu la veille à la grande halle de la Villette, ou comment allier rire et regard acéré sur le monde qui nous entoure.”
En résidence cette semaine à la Maison poème: le collectif Medeber Teatro, qui fait partie des réguliers du lieu. Il nous tient à coeur de mettre en avant ce qui se trame dans nos coulisses.
⦿ Medeber Teatro est un projet de recherche et création pluridisciplinaire avec un focus sur le théâtre et la poésie comme moyens de développement personnel et d’émancipation sociale et politique. Leur résidence à la Maison poème, se concentre sur le projet « Throwing the body into the fight », une façon d’attirer les bons auspices de Raimund Hoghe, mais surtout pour la résonnance du titre avec le geste de se lancer en bataille. Le focus de ce projet se porte sur la possibilité d’osmose entre corps et écrans. Avec une interrogation sur comment nos relations corporelles avec les écrans ont impacté nos relations humaines et corporelles dans l’espace public.
↬ Une sortie de résidence est prévue pour le 25 mars prochain. À suivre…
♡ Leur dernier coup de cœur culturel? Le 104 à Paris. “Un centre où nous avons vu comment un espace culturel peut vraiment être mis à disposition de l’expression artistique de toustes, n’importe le niveau sociale ou culturel, n’importe les types de pratiques ou de poétiques. Le jour où on l’a visité, c’était un dimanche et le centre était fréquenté par toutes sortes de personnes qui avaient un projet artistique à répéter ou juste envie de danser, en solo, en groupe, sans aucun contrôle externe. La seule guide tacite, était le sens de responsabilité et de respect donné par l’opportunité d’avoir accès à un tel beau lieu, à partager avec d’autres personnes, avec d’autres citoyen·ne·s, qui cherchent à travers l’expression artistique, d’imaginer le meilleur des mondes possibles…”
La Maison Poème soutient le projet de résidence d’écriture Enfants Admis initiée par la Compagnie MAPS, en accueillant dans ses murs les autrices Chloé Perarnau et Mathilde Alet.
Partant du constat qu’il n’est pas simple de garder confiance en soi et de retrouver une place dans le secteur professionnel lorsqu’on a interrompu son processus créatif pendant quelques mois/années, la compagnie MAPS a lancé en 2021 une première résidence pensée pour les parents artistes.
L’objectif est d’offrir un espace-temps à des auteurs-parents pour qu’ils puissent se consacrer entièrement à leur texte en s’affranchissant des devoirs d’intendance ainsi que des gardes d’enfant(s). Et d’offrir une expérience enrichissante pour les enfants dans notre crèche éphémère.
Chloé Perarnau est née en 1983 dans la campagne lorraine où elle aimait faire des cabanes, dessiner des maisons et attendre les jours de neige pour ne pas aller à l’école. Elle se forme entre Nancy, Paris et Bruxelles à l’illustration, à la médiation et la conception de projets culturels. Mère de deux petites filles, elle vit et travaille maintenant à Bruxelles, sur des projets de livres jeunesse, des illustrations pour la presse et autres projets artistiques ou culturels. Elle est également membre du collectif Cuistax qui édite un fanzine pour les enfants et répond à des appels d’offre d’illustration dans le secteur culturel et jeune public.
Ces jours-ci à la Maison poème, Marie Darah travaille à la mise en spectacle de son bookleg “Depuis que tu n’as pas tiré”, publié aux éditions Maelström et lauréat du concours Bruxelles se conte.
Iel est accompagné·e sur scène par Cloé du Trèfle, dont la musique devient un personnage à part entière de ce conte urbain entièrement écrit en Slam qui développe le cheminement de la pensée de la narratrice alors que celle-ci se fait braquer.
Avec Laure Chartier à la direction d’acteur·rice et co-mise en scène, et Isabelle Lamouline à la chorégraphie.
Sortie de résidence ce 15 décembre à 19h à la Maison poème.
« Jerk » un projet accompagné par la Maison poème avec le soutien du Festival Les Rencontres inattendues de Tournai.
JERK est une performance texte x danse x son. Adaptation du livre de Maud Joiret, elle est créée et portée sur scène par Maud, Majo Cázares et Marthe Lagae. JERK est une forme qui secoue, qui mixe les genres, qui fait se crasher hier sur aujourd’hui. JERK, c’est un chœur qui fait ce qu’il veut et une histoire en 8 chapitres. Un concentré d’humour, d’intensité et de poésie. D’après le livre « Jerk » de Maud Joiret publié aux éditions L’arbre de Diane – collection Les deux sœurs
La Maison poème soutient le projet de résidence d’écriture Enfants Admis initiée par la Compagnie MAPS, en accueillant dans ses murs les autrices Chloé Perarnau et Mathilde Alet.
Partant du constat qu’il n’est pas simple de garder confiance en soi et de retrouver une place dans le secteur professionnel lorsqu’on a interrompu son processus créatif pendant quelques mois/années, la compagnie MAPS a lancé en 2021 une première résidence pensée pour les parents artistes.
L’ouvrage étant en cours d’écriture, certains éléments du synopsis sont susceptibles d’évoluer. L’imprudente (titre provisoire) comporte trois parties qui abordent trois moments de la maternité, thème principal du livre : Ou plonger, Quatre par seconde et Postpartum forever.
La première partie, Ou plonger, traite de la question du choix. La narratrice tombe enceinte accidentellement à quelques mois de ses quarante ans, alors qu’elle n’avait pas de projet d’enfant. Dans un premier temps, elle n’envisage pas de le garder. Mais peu à peu elle se prête à l’exercice des listes et des projections : que perdrait-elle à poursuivre sa grossesse ? Et à l’interrompre ? Elle observe les femmes autour d’elle et joue à deviner qui est mère. Elle cherche les mal fagotées, les crevées, les pas coiffées. Pour elle, être mère c’est passer après. Elle essaye d’inventer son enfant et de s’inventer mère, mais l’image se dérobe. Son cerveau n’est pas nervé des canaux de la maternité. Finalement, elle a eu beau peser le pour et le contre, s’appliquer dans ses réflexions, son choix n’aura rien de rationnel. Elle choisit l’imprudence car elle sait la peur plus grande de retourner d’où elle vient et de trouver la route trop droite, les jours semblables, les rêves affadis.
La deuxième partie, Quatre par seconde, fait le récit minutieux, précis, de l’accouchement de la narratrice. Elle écarte les scènes de film qui réduisent les accouchements à quelques minutes de poussée sauvage sous les cris des femmes et les évanouissements des maris. Elle veut dérouler le temps nécessaire à dire son accouchement, sans économie. De la nuit à se demander de quoi est fait le liquide qui lui coule entre les cuisses en quantité si minime, à son arrivée à l’hôpital, des tentatives de déclenchement ratées au déchaînement des vraies contractions, de la poussée enfin à la naissance, chaque étape est revécue dans un présent rendu possible par le récit. Pour restituer l’accouchement, elle cherche les sensations, l’abandon, la poésie parfois. À être toujours au plus près du moment vécu, perdu.
La troisième et dernière partie, Postpartum forever, aborde les premiers mois qui suivent la naissance. Elle rassemble des textes qui sont des instantanés de vie de la nouvelle mère avec l’enfant. La narratrice raconte les premières heures à l’hôpital et les semaines de confinement pendant la crise sanitaire. Elle rêve d’une journée « normale » où son quotidien sur des rails lui permettrait de souffler, rêver. Elle se demande comment continuer à écrire, maintenant que l’enfant est là. Comment ne pas dissocier les parts d’elle-même alors qu’est attendu d’elle au travail la productivité d’une femme sans charge familiale, à la crèche la ponctualité d’une mère qui ne travaille pas… Peut-on cesser d’être ces femmes sciées qui s’épuisent à tenir debout ? Le texte n’apporte pas de réponse mais il interpelle.
Le projet a obtenu une « bourse d’appoint » dans le cadre des aides aux auteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
MATHILDE ALET: PUBLICATIONS
Romans
Sexy Summer, Éd. Flammarion, août 2020 Sélection Prix Filigranes 2020, Finaliste du Prix RTBF Les Grenades 2020
Petite fantôme, Éd. Luce Wilquin, octobre 2016
Mon lapin, Éd. Luce Wilquin, août 2014
Nouvelles
Je n’aime plus que mes nuits, Focus Vif, mars 2021
Scénario
Traunstein, court métrage de Julie Gasemi et Nicolas Dufranne, 2020 Co-scénariste
« Quel est le bruit de la vérité ? Serais-je punie pour ma déloyauté ? Moi la reine des putes, l’ambassadrice des chiennes, ai-je trahi les gens que j’aime en m’emparant ainsi des mots ? » – Carcasses/LRDP.
Un plateau quasi nu divisé par un rideau de boucherie créant deux terrains de jeu. Au centre, une évocation de carcasse d’animal de la taille d’un cheval comme partenaire de jeu. Au sol des cadavres de bouteilles.
Une femme prend la parole. Des réminiscences du passé affluent dans le désordre. Son rapport aux hommes, la culpabilité, sa quête infinie de liberté. Elle tente de tout dire comme si, soudain, le barrage avait cédé à l’intérieur. Le souvenir d’un viol avec lequel elle se débat, dont elle ne veut pas. Des couteaux dans la tête. Danser quand les mots ne suffisent pas. La mémoire lui revient. Ses images et ses contradictions. Son immense désir de vivre. Le silence comme une prison. Quel est le bruit de la vérité ? Sans censure, raconter. Tour à tour, nue et costumée, de la burqa au chevalier, elle ne règle pas ses comptes. Elle fait feu à l’ancienne version d’elle-même, se réappropriant son corps et sa voix tout autant que l’espace. La vérité a cela de terrible, c’est qu’une fois qu’elle s’impose, on ne peut plus lui échapper.
Entre performance et rituel magico-punk, Carcasses/L.R.D.P est un objet théâtral qui fusionne parole jouée, musique et mouvement. Il s’agit de mettre le corps et les sensations au centre de l’expérience pour aller au plus proche de la matière vivante, organique du propos, tout en « l’augmentant » et en la « contrastant » par la création de « tableaux » poétiques.
Actrice, formée dans la compagnie Pierre Debauche ainsi qu’au Conservatoire Royal de Bruxelles, j’ai rapidement bifurqué vers la musique. Ce que je désirais par dessus tout, c’était trouver les mots, les miens. M’en emparer pour trouver ma véritable voix, mon langage. En tant qu’auteure-compositrice-interprète, du nom de LISZA, j’ai sorti deux albums – « La vie sauvage » et « Charango » – sous mon propre label de production et d’édition musicale.
Rester libre. Absolument. Le théâtre ne m’a jamais quitté. Je savais qu’un jour j’y reviendrais. C’est donc d’abord par l’écriture que je renoue avec lui. « Carcasses/L.R.D.P. » est la troisième pièce que j’écris. Quand l’idée de « Carcasses/L.R.D.P. » m’est venue, je savais que ce serait un seule en scène. C’est aussi l’occasion pour moi de remonter sur scène en étant mon propre chef, ayant en bouche mes propres mots. Ce qui est loin d’être anodin au vu de la matière abordée.
A 26 ans, je lis « Une chambre à soi » de Virginia Woolf. Le monde change. Puis je tombe sur « King kong théorie » de Despentes. Le monde change encore. Suivent d’autres révélations comme « Le deuxième sexe » de Beauvoir, Doris Lessing, Annie Ernaux, Audre Lorde, Angela Davis, Deborah Levy, Angélica Liddell, Paul B. Preciado, … Mon espace mental s’agrandit. Je suis sidérée de m’apercevoir que je n’avais lu que des hommes auparavant. J’ai baigné dans un imaginaire littéraire et cinématographique où les femmes n’existent qu’à travers le regard masculin. C’est une révolution, un chambardement. Ma vie ne sera plus jamais la même. Ces lectures me transforment, me chavirent, libèrent ma manière d’écrire et de penser.
Avec « Carcasses/L.R.D.P. », je suis à un moment clé dans ma quête d’appropriation du langage et d’identité. L’engagement est total.
CRÉDITS:
Mise en scène et jeu: Lisa Debauche Assistanat mise en scène: Léa Quinsac Regard extérieur et conseil dramaturgique: Eve Louisa Oppo, Emeline Marcour, Judith Longuet-Marx Chorégraphie: Béa Debrabant Création sonore: Antoine Pasqualini (Monolithe noir) Costumes: Solène Valentin Scénographie: Clément Losson Conseil scénographique: Giulia Messina Création lumière: Amélie Gehin
En résidence à la Maison poème, Caroline Berliner poursuit sa recherche sur les corps (in)visibles dans l’espace public et nos imaginaires collectifs. Il s’agira de faire trace d’un passage, d’une métamorphose, de dissocier parole et geste, de redéfinir l’espace de l’écoute et celui de la représentation.
Cette recherche s’inscrit dans le développement du projet multidisciplinaire Corps Mouvants, entamé avec les Midis de la Poésie & La Bellone en 2021.
À propos de Caroline Berliner
Caroline Berliner est une réalisatrice, actrice et autrice belge, active dans les domaines des arts vivants et de la création radio.
Depuis 2016, elle développe une écriture personnelle qui interroge les notions de vérité, d’errance, et de transmission. Elle a réalisé les documentaires Être, venir, aller et Jusqu’à ce qu’il fasse jour diffusés sur les ondes de nombreuses radios publiques et associatives francophones (dont La RTS, La Première, France Culture, Radio Panik, Radio Campus…) et sélectionnés dans les festivals internationaux (Phonurgia Nova Awards, Longueurs d’Ondes, Résonnance). Elle a également co-réalisé avec Félix Blume la carte postale sonore Jouk Li Jou, produite par Arte Radio. Elle anime des ateliers de création sonore avec des publics variés, dont Radio Passe Partout réalisé et animé par des mineurs étrangers non accompagnés résidant au Petit Château.
Comme comédienne, elle a joué dans de nombreux spectacles de la compagnie De Facto dont Le Roman d’Antoine Doinel, Szénarios, Il ne dansera qu’avec elle, Dehors… Elle a également été l’assistante à la mise en scène de Martine Wijckaert et de Sabine Durand au Théâtre de la Balsamine. Au cinéma, elle a travaillé avec les réalisateur·rice·s Xavier Seron et Méryl Fortunat Rossi, Emmanuel Marre, Sophie Schoukens, Christophe Blanc…
Elle mène actuellement une recherche multidisciplinaire intitulé Corps Mouvants, mêlant écriture de plateau & création radiophonique en partenariat avec Les Midis de la Poésie. Son prochain projet de documentaire, Peau à peau est en cours de réalisation.
Elle prête régulièrement sa voix pour des fictions et des documentaires radiophoniques (RTBF, RTS, RFI, ACSR). Elle a été conseillère à la programmation de la plateforme Voi.x.e.s du Théâtre National. Elle est membre de l’Atelier de création sonore radiophonique, et a été administratrice de l’ASAR (association des auteurs.trices et producteurs.trices de radio) de 2019 à 2021.
Caroline Berliner a été formée à l’interprétation dramatique à l’INSAS. Elle vit et travaille à Bruxelles où elle est née et où elle a grandi.
La brèche de Roland n’est pas seulement une curiosité géologique des Hautes-Pyrénées françaises. C’est aussi l’alter ego de Coraline Gaye. Enseignante, autrice et musicienne, elle est d’abord une amoureuse des mots et des mélodies, qu’elle lie et délie pour créer des petits mondes sensoriels uniques. D’une aventure quasi solitaire, Brèche de Roland est devenue une réalité à plusieurs visages.