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FOCUS SUR LE TRAVAIL DU SEXE | Paying for it

Maison poème

Pay what you can - 5-10-15 €

Focus sur le travail du sexe: représentations du spectacle Paying for it, lectures faites par des travailleur·se·s du sexe (organisées par Utsopi) et bords de scène thématiques avec associations, T.D.S. et chercheuses.

Paying for it

… c’est « payer pour baiser » mais c’est aussi en payer le prix moral, économique et social. C’est payer le prix fort de cette pratique vue comme coupable.

Le collectif La Brute poursuit ses recherches au cœur des lieux de l’humanité que la société préfère ne pas questionner. Fruit d’un travail d’investigation de terrain et d’écriture de plateau mené avec sept lauréats de l’ESACT, le spectacle aborde différentes réalités de la prostitution (ou plutôt deS prostitutionS). 

Après de multiples rencontres auprès de travailleur·se·s du sexe, de policiers de la brigade des mœurs, de clients, d’associations de défense des travailleur·se·s du sexe et d’une de leur porte-parole, Sonia Verstappen, qui accompagne le projet depuis ses débuts, les actrices et acteurs de ce spectacle incarnent la parole de ces femmes que la société veut rarement entendre. Les travailleur·se·s du sexe sont ici sur scène et nous parlent de leur métier, de leur vie, d’elles, de nous. 

Elles témoignent de la précarité dans laquelle certaines sont maintenues, des discriminations et des stigmates qu’elles subissent en tant que femmes, en tant que putes, en tant qu’étrangères. Elles, qui connaissent les hontes et les secrets de beaucoup d’hommes. Qui écoutent, accueillent et soignent les corps. 

Elles parlent de leurs conditions de travail dans une société qui refuse de leur reconnaître des droits. Des pratiques qui se diversifient. Elles rappellent, aujourd’hui encore, que vouloir abolir la prostitution ne mène qu’à aggraver les conditions dans lesquelles elle s’exerce et à augmenter les violences qui leur sont faites. Elles convoquent l’histoire de nombreuses femmes qui, depuis des siècles, se sont un jour prostituées pour survivre ou pour s’émanciper. De femmes – courtisanes, blanchisseuses, gantières, danseuses, strip-teaseuses, putes, etc. – qui, hier comme aujourd’hui, ont été punies pour avoir transgressé l’ordre patriarcal, pour avoir gagné de l’indépendance. Car le stigmate de putain frappe toutes les femmes, comme un coup de fouet, il est un châtiment, il menace, il contrôle. La lutte pour les droits de toutes les femmes ne commence-t-elle pas par la lutte avec les putes et pour les droits des putes? Le spectacle espère réveiller des alliances en donnant la parole à ces femmes qui réclament qu’on cessent de les traiter comme des victimes ou des criminelles pour enfin les entendre et les regarder comme des personnes.

Depuis la liberté qu’elles incarnent et que la société ne cesse de vouloir contrôler, les putes nous interpellent: qu’est-ce que le sexe? Quelle place lui donne-t-on dans nos vies? Dans nos sociétés? Que protège-t-on en refusant que ce soit un travail? N’est-il légitime que dans le couple? Que par amour? Si on ne le reconnaît pas comme un service, alors le sexe c’est quoi?

« Dans le combat contre la prostitution, il y a un combat pour le contrôle de la sexualité des hommes comme des femmes. On est l’épouvantail. Grâce à nous, on dit aux autres femmes qui voudraient se libérer: « Attention! Si vous devenez vraiment une pute, on va vous démolir ». Et on dit aux hommes, les femmes que vous avez payées c’est dans la boue que vous allez devoir les baiser. Que tirer un coup quand ils en ont envie ne soit pas une chose très agréable ni facile. Qu’il jouisse en payant s’il veut mais alors qu’il côtoie la pourriture, la honte et la misère. C’est aussi une manière de dire « Attention, il y a les mères et il y a les putes. » 

Sonia Verstappen

Mots/Maux de Putes / Lectures faites par des TDS du samedi 8 avril 

Il y a les mots. Il y a les personnes désignées par les mots. Et puis il y a les sensibilités, les réalités, vécues par les groupes sociaux désignés par ces mots. Pute. Fils de. Honte d’être. Fière d’être. De la figure repoussoir qui assigne toutes les femmes à rester à une place “respectable”, à l’insulte sexiste discriminatoire, aux mouvements de réappropriation de l’insulte par les premièr.es concerné.es, de quels maux le mot est-il le reflet? 
 
Pour cette lecture/scène ouverte, des travailleurs.ses du sexe, ainsi qu’un fils d’une célèbre militante d’entre i.elles, porteront la voix pour faire entendre leurs poétiques brutes et leurs récits militants concernant ce que cela veut dire, être une pute. 
 
Organisé par UTSOPI. Avec Djone, Sonia Verstappen, Igor Schimek, Marianne Chargois.

Crédits Paying for It

Un projet de La Brute Jérôme De Falloise, Raven Ruëll, Anne-Sophie Sterck, Wim Lots, Nicolas Marty Mise en scène Jérôme De Falloise, Raven Ruëll, Anne-Sophie Sterck

Ecriture et jeu Jérôme De Falloise, Raven Ruëll, Marie Devroux, Martin Panel, Ninuccia Berthet, Julie Peyrat, Gabriel Bideau, Marion Gabelle, Ninon Borsei, Martin Rouet

Co-écriture Anne-Sophie Sterck
Accompagnement dramaturgique Sonia Verstappen
Création son et musique live Wim Lots
Création lumière, régie générale Nicolas Marty
Régie lumière en alternance Nicolas Marty ou Lou Van Egmond ou Julien Vernay
Régie son en alternance Julien Courroye ou Célia Naver
Assistanat à la mise en scène Coline Fouquet
Costumes / Scénographie Marie Szernovicz
Administration, production et diffusion Catherine Hance, Aurélie Curti et Laetitia Noldé

Production Wirikuta ASBL

Coproduction La Brute ASBL, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine, La Coop asbl, Shelter Prod
Avec l’aide du taxshelter.be, ING & tax-shelter du gouvernement fédéral belge
Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Loterie Nationale, la COCOF, la SACD, la Maison de la culture de Tournai – maison de création et l’Ancre – Théâtre Royal

La Brute a reçu le prix Maeterlinck 2020 du meilleur auteur/de la meilleure autrice pour le spectacle Paying for it.

Paying for it est édité aux Editions esse que.

Ces représentations ont été rendues possibles grâce à une subvention de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes et de la secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité.

Institut pour l'égalité des femmes et des hommes

En pratique

Les représentations seront suivies d’échanges avec les associations UtsopiEspace P et AliasLa séance du samedi sera précédée de lectures faites par des TDS.

Vendredi 07/04
20h00-22h00 Spectacle + bord de scène

Samedi 08/04
17h30-18h30 Lectures TDS (bar, accès libre)
19h30-21h30 Spectacle + bord de scène

Dimanche 09/04
15h00-17h00 Spectacle + bord de scène

Comme la plupart des événements proposés à la Maison poème, ces soirées suivent le modèle du «Pay what you can». À vous de déterminer si le prix recommandé convient ou non à votre situation financière. Un prix plus bas facilite-t-il votre visite? Vous êtes libre de le choisir. Êtes-vous en mesure de payer un peu plus pour le billet? Vous permettez ainsi que d’autres paient un peu moins. Merci pour votre solidarité!

Les trois tarifs proposés:
• 5€: tarif réduit (sans condition)
• 10€: tarif recommandé
• 15€: tarif soutien

Les recettes de billetterie seront reversées à UTSOPI (Union des Travailleu(r)ses du Sexe Organisé(e)s Pour l’Indépendance), ALIAS (accompagnement aux hommes et aux personnes trans* qui pratiquent la prostitution) et Espace P, Défense des droits des Travailleur·euse·s du Sexe.

Bords de scène

Vendredi 7 avril

Une fois la pièce terminée, nous vous proposons une discussion en bord de scène en présence de deux Travailleur·ses Du Sexe (TDS) et d’expert·es de terrain. Il s’agira de mettre en lumière les questions de précarité, d’invisibilité et d’exclusion dans le travail du sexe. La discussion abordera notamment les discriminations croisées entre travail du sexe et sexisme, LGBTQI-phobie, racisme, classisme, validisme, politiques anti-migratoires.

Invité·e·s: Victoria, travailleuse du sexe; Maxime Maes, TDS et co-fondateur d’Utsopi; Guilhem Lautrec, coordinateur de l’asbl Alias; Isabelle Jaramillo, coordinatrice de l’asbl Espace P; Ana Dresler, doctorante et autrice d’une enquête réalisée pour Alias dans le quartier Yser; Charlotte Maison, chercheuse à la FdSS, spécialiste de l’étude de l’accompagnement psycho-médico-social des TDS

Samedi 8 avril

À l’occasion de la soirée du 8 avril, la Maison Poème accueillera 4 figures militantes des luttes des travailleurs.ses du sexe. Sonia Verstappen, co-fondatrice d’UTSOPI, ex-TDS et anthropologue, Igor Schimek, artiste-militant fils de l’artiste « prostituée révolutionnaire » Grisélidis Réal, ainsi que Marianne Chargois, fondatrice du SNAP festival, performeuse et membre active d’Utsopi et Djone, travailleuse du sexe. Ce bord de scène spécial sera l’occasion de penser la question du « coming out » dans le champ du travail sexuel : quand, comment, dans quel contexte, auprès de qui la révélation de l’activité a-t-elle lieu ? Quels sont les freins à pouvoir le faire? Qu’est-ce que cela coûte de parler, qu’est-ce que l’on sacrifie à se taire?

Dimanche 9 avril

Le dernier bord de scène sera consacré à l »Art Pute« , à savoir aux oeuvres artistiques créées par des travailleur·ses du sexe. 3 TDS utilisant des mediums pluridisciplinaires (performeur·ses, illustrateur·ices, photographes, vidéastes…) seront présent·es pour échanger autour de leur pratique, et de ce que représenter depuis une perspective minoritaire veut dire. Klou, Amelle et Victoria, évoqueront de quoi est fait leur « sex worker gaze ».