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La discussion autour du livre Éloge de l’émeute (Les Liens qui Libèrent, 2023) sera l’occasion d’un débat autour des questions qu’il ne manque pas de susciter. 

D’abord, il y a la question de la généralisation des propos de l’auteur, Jacques Deschamps, ancré dans un contexte français. 

Ensuite, il y a la distinction peut être trop dichotomique entre légalité et illégalité, entre obéissance et désobéissance… Interroger cette distinction conduit à examiner les rapports entre l’émeute, les actions directes et d’autres répertoires d’action, comme l’expérimentation, la négociation, l’occupation, l’autogestion. 

Enfin, face aux « menaces d’humanité », et alors que six des neuf limites planétaires ont été transgressées par l’effet des actions humaines, le débat sera l’occasion de s’interroger sur les arguments de celles et ceux qui envisagent le recours à certaines forme de violence, au sein de mouvements qui, initialement, se sont engagés à être « impeccablement pacifistes ».

Échanges modérés par la juriste Céline Romainville.

Éloge de l’émeute

Et s’il fallait faire « dérailler la machine » ? Éloge de l’émeute est un ouvrage remarquable. A la lumière de l’histoire et des violences économiques, sociales et symboliques que nous subissons, il appelle à « prendre le maquis dans nos têtes ».

Il y a aujourd’hui une nécessité historique de l’émeute, quand la survie de l’espèce humaine est menacée par la marchandisation de tout. Survie hypothéquée, de plus, par la seule logique du profit sans limite au bénéfice de quelques-uns. L’émeute est le dernier recours, le moment inévitable où la violence populaire est mobilisée contre la brutalité mortifère de l’interminable guerre civile des dominants contre les dominés. Mobilisation qui ne vise donc plus seulement à défendre des idéaux, mais d’abord la vie elle-même. Penser l’émeute, prendre le maquis dans nos têtes afin de nous préparer aux confrontations violentes que nous imposeront les pouvoirs en place. Faire dérailler la machine : un acte de légitime défense contre la pénurie générale d’existence et l’abêtissement de la réflexion.

« On ne peut saisir les motivations de l’émeutier sans revenir à ce qui l’anime le plus profondément: son besoin vital d’air frais et d’espace libre, d’une tout autre nature que la haine ou le ressentiment, et qui lui fait voir partout des chemins. »

Jacques Deschamps est professeur de philosophie. Il a travaillé en lycée puis à l’ENS de Lyon.

Céline Romainville

Céline Romainville est professeure de droit constitutionnel à l’Université catholique de Louvain (UCLouvain), membre du Centre de recherches sur l’État et la Constitution de la Faculté de droit et de criminologie de cette Université (CRECO). Elle y enseigne le droit constitutionnel, le droit des droits fondamentaux et la théorie générale de l’Etat. Ses recherches portent sur le droit des droits fondamentaux, la séparation des pouvoirs, le droit politique, les institutions représentatives, le fédéralisme belge, les enjeux constitutionnels des questions climatiques et les expérimentations démocratiques. Céline Romainville est par ailleurs vice-présidente de la Ligue des droits humains de Belgique (section francophone) et co-fondatrice de la Clinique juridique Rosa Parks pour les droits humains de l’UCLouvain.

En pratique

19h00 Portes
20h00 Conférence-débat

Comme la plupart des événements proposés à la Maison poème, cette soirée suit le modèle du «Pay what you can». 
À vous de déterminer si le prix recommandé convient ou non à votre situation financière. Un prix plus bas facilite-t-il votre visite? Vous êtes libre de le choisir. Êtes-vous en mesure de payer un peu plus pour le billet? Vous permettez ainsi que d’autres paient un peu moins. Merci pour votre solidarité!

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• 5€: tarif réduit
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Bar de la Maison poème
rue d’Écosse 30
1060 Saint-Gilles