Cycle d’ateliers

Les traces des personnes trans* dans les centres d’archives belges, tant publics que privés, sont peu nombreuses. Les archives sur les personnes trans* sont encore moindres lorsqu’on se concentre sur les archives dont les personnes trans* sont elles-mêmes les autrices.

Les institutions de police, d’administration, liées à la médecine, etc., ont historiquement eu pour rôle de surveiller, contrôler et/ou punir les personnes marginalisées, dont les personnes trans*. En conséquence, les archives qui en découlent attestent de la violence dont ces personnes font l’objet, tout en invisibilisant bon nombre d’entre elles et de leurs expériences, en ne les donnant à voir qu’à travers le prisme des intérêts de ces institutions. 

Nous manquons de traces. 

Comment archiver nos vies présentes tout en nous réappropriant les archives passées, afin de ne pas laisser les maigres vestiges que nous possédons tomber dans l’oubli ? 

Cette première série d’ateliers vise à engager collectivement une réflexion sur notre perception de ce qu’est une archive, la pratique archivistique, et comment nous pouvons réapproprier cette démarche. Nous visiterons deux centres d’archives à Bruxelles, l’un privé, l’autre public : le Carhif, avec l’archiviste Els Flour, un centre spécialisé dans l’histoire des femmes et du genre ; et ConnectMemory, le Service régional des archives de Bruxelles-Capitale, avec l’archiviste Tommy de Ganck. Ce service conserve les archives des institutions publiques exerçant des compétences régionales : principalement liées au territoire, ce qui pose la question du rapport des personnes à leur quartier, leur ville, aux infrastructures, et aux usages par différentes catégories de personnes. Notre objectif est de mieux comprendre leurs fonctionnements et leurs contenus : Comment sont sélectionnées, organisées et préservées les archives ? Quelles archives essentielles liées à l’histoire trans* de Belgique y sont présentes ? En revanche, quelles lacunes pouvons-nous identifier ?

Après les visites, nous réfléchirons aux différents choix de sélection ou encore de narration que nous ferions, ainsi qu’aux outils dont nous aurions besoin, lorsqu’on se pose la question de la réappropriation des archives institutionnelles.

Ces ateliers se déroulent dans le cadre du projet de médiation des Midis de la poésie et auront lieu principalement à la Maison poème. Ils sont animés par LoupKass et Noor Outojane.