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Carla Pallone

360° Nord (sur « Racleurs d’océans » d’Anita Conti)

Un ciné-concert de la compositrice Carla Pallone (Mansfield.TYA, Vacarme) autour du travail de la pionnière Anita Conti et de son livre-film Racleurs d’océan (1953). 

“De juillet à décembre 1952, Anita Conti – océanographe, photographe, poète, visionnaire écologiste et féministe, bref une pionnière – embarque avec 60 hommes à bord du chalutier Bois Rosé, destination Terre-Neuve. Seule femme à bord, ‘La dame de la mer’ publiera un an après Racleurs d’Océans, journal de bord de cette aventure longue de plusieurs mois. Des années plus tard, elle en tirera le film éponyme.

Son témoignage ethnographique et artistique est devenu pour moi un terrain de recherches et d’expérimentations musicales. L’occasion de me saisir à la fois du film et du livre pour composer une pièce hors format. Avec le souci de saluer l’aventurière en osant m’aventurer avec elle.”

Carla Pallone

« D’un navire, en pleine mer, l’horizon autour de soi est un cercle.

Chacune des 360 divisions de ce cercle peut devenir la direction d’une route calculée par rapport au point zéro, nord géographique. La valeur angulaire de la route choisie est le cap du navire. »

Anita Conti. Racleurs d’océans. 1953.

Carla Pallone

Compositrice pour le cinéma et le théâtre, Carla Pallone s’est d’abord faite connaître comme moitié du duo Mansfield.TYA. Pendant vingt ans, elle a accordé son violon au format chanson au fil de cinq albums, salués par un succès qui a propulsé le duo jusqu’à l’Olympia, pour un concert d’adieu en novembre 2022. Elle fait partie du trio VACARME, qui a publié un premier album très remarqué en 2018, dans une veine post-minimaliste audacieuse, et a accompagné nombre de figures de la pop moderne (Rone, Barbara Carlotti, Stranded Horse). Sa formation classique et son goût pour les musiques anciennes nourrissent son chemin de compositrice, pour ouvrir les horizons de sa musique. Avec une affection tenace pour les cordes, elle explore un territoire sonore délicat, qui se déploie entre matières organiques et analogiques. Pièces de musique répétitive et ritournelles se côtoient avec joie, portées par un sens aigu de la mélodie et un goût pour le néoclassicisme et le minimalisme. Et si le violon est roi, les synthétiseurs trouvent aussi leur place, qu’ils se fassent basses inquiétantes ou envolées mélodieuses. Elle a composé la bande son de nombreux films dont La Fille au bracelet (2019) de Stéphane Demoustier et Libre Garance !, signé Lisa Diaz et présenté à Cannes en 2022. Au théâtre, elle a assuré un travail musical autour du monologue de Koltès, La Nuit juste avant les forêts, mis en scène par Matthieu Cruciani, avec qui elle poursuit sa collaboration à la Comédie de Colmar – CDN Grand Est Alsace, pour une mise en scène de Phèdre de Racine.

Anita Conti

Anita Conti, autoportrait dans le miroir d’une salle de bain à l’escale d’un port méditerranéen 1941-1945

Anita Béatrix Marthe Conti, née Caracotchian le 17 mai 1899 à Ermont (France) et morte le 25 décembre 1997 à Douarnenez, est une océanographe et photographe française. Anita Conti fut la première femme océanographe française. Entre les deux guerres mondiales, elle commença à dresser les premières cartes de pêche, alors qu’on ne disposait que de cartes de navigation. Son activité scientifique contribua à rationaliser les pratiques de pêche hauturière. Mais dès les années 1940, elle s’inquiéta des effets de la pêche industrielle sur les ressources halieutiques.

En 1952, après déjà de nombreuses années passées à observer les océans, la pêche et les conséquences de cette activité humaine sur les ressources naturelles, elle s’embarque sur le chalutier fécampois Bois Rosé III, du même armement des Pêcheries de Fécamp, pour une saison de pêche de cinq mois à Terre-Neuve, trouvant toujours courageux ces gens qui effectuent leur travail dans la fureur des éléments, œuvrant à l’entretien du matériel, à trier, nettoyer et saler le poisson, à des milliers de kilomètres de leur foyer. Mais, malgré cette admiration sans limite, elle reste lucide et s’affole des 1 000 tonnes de morues salées ramenées. Jusqu’ici femme chercheuse et femme photographe, elle tirera de ce voyage son premier roman et son unique film aux titres similaires : Racleurs d’océans.

Maison poème
Rue d'Écosse 30, 1060 Saint-Gilles
12-18-24€
Horaire

19h00: Portes
20h00: Début

Vestiaire en auto-gestion à disposition

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